Club des collectionneurs en Arts Visuels de Québec

Borduas 3 conférences

Les dates des conférences

 

Le vendredi le 19 février 2010 à 19h

Le dimanche le 21 février 2010 à 14h

Le lundi le 22 février 2010 à 19h

 

Le lieu:    

 

Galerie Lacerte Art contemporain

1 Côte Dinan (face à la Gare centrale)

Québec

Le thème:                

 

Paul-Emile Borduas, Automatiste et visionnaire.

 

Le 22 février 2010 marquera le cinquantième anniversaire du décès de Paul-Emile Borduas. Le Club des collectionneurs en arts visuels de Québec soulignera la contribution remarquable de Borduas à la construction du Québec moderne, au triple plan artistique, social et politique. L’événement Paul-Emile Borduas, Automatiste et visionnaire s’ouvrira à la Galerie Lacerte le vendredi 19 février à 19h par la conférence de Madame Françoise Sullivan. Suivront celles de Monsieur Marcel Barbeau, le dimanche 21 février à 14h et de Madame Ninon Gauthier, le lundi 22 février à 19h.

 

Une vingtaine d’œuvres uniques de la période historique du mouvement automatiste (1942-1959), seront exposées à la Galerie Lacerte Art contemporain du 19 au 22 février 2010. Celles-ci sont prêtées gracieusement par des collectionneurs de la région de Québec. Les trois conférences de même que l’exposition sont ouvertes au grand public. L’événement Paul-Emile Borduas, Automatiste et visionnaire, exposition comme conférences, est offert gratuitement par le Club des collectionneurs en arts visuels de Québec. Aucune réservation n’est acceptée et le nombre de places est  limité. Les intéressés sont priés d’arriver tôt : premier arrivé, premier assis.

 

LA BIOGRAPHIE

 

Né à St-Hilaire en 1905, Paul-Emile Borduas déploie son talent au contact d’Osias Leduc, peintre décorateur et restaurateur d’églises. Après avoir fréquenté l’Ecole des Beaux-arts de Montréal, il étudie l’art religieux à Paris avec Maurice Denis. En 1937, déjà père de trois enfants, il débute comme professeur à l’Ecole du meuble de Montréal.

 

Sous l’influence du surréaliste français André Breton, Borduas découvre une approche non intentionnelle de la production artistique et littéraire. Borduas et les automatistes en tireront éventuellement des conclusions extrêmes qui les conduiront à des productions artistiques non-objectives, puis abstraites, expressionnistes ou lyriques, tant en arts visuels qu’en danse ou poésie. Ainsi est né « l’Automatisme », quelque part en 1941. En 1942, Borduas expose des gouaches à la galerie L’Hermitage de Montréal, un événement qui établit clairement sa rupture avec l’académisme traditionnel et sa poussée vers un art résolument révolutionnaire. De nombreux jeunes artistes prometteurs, attirés par le cran de Borduas et l’aventure automatiste, adhèrent au mouvement.

 

En août 1948, Borduas rédige et publie le Refus global, un manifeste qui pourfend l’emprise du clergé, des bourgeois et des politiciens serviles sur le Québec d’alors. Notamment, on y lit : « Un petit peuple serré de près aux soutanes restées les seules dépositaires de la foi, du savoir, de la vérité et de la richesse nationale. Tenu à l’écart de l’évolution universelle de la pensée pleine de risques et de dangers, éduqué sans mauvaise volonté, mais sans contrôle, dans le faux jugement des grands faits de l’histoire quand l’ignorance complète est impraticable. »

Borduas n’est pas seul dans cette démarche. C’est sous l’impulsion des jeunes artistes du groupe, particulièrement Claude Gauvreau, qu’il rédige le manifeste et, tout au long de sa rédaction, consulte les autres membres du groupe sur le texte et son contenu.

 

Quinze jeunes artistes, cosignent le Refus global, notamment Magdeleine Arbour, Marcel Barbeau, Pierre Gauvreau, Claude Gauvreau, Marcelle Ferron, Fernand Leduc, Jean-Paul Riopelle, Bruno Cormier, Maurice Perron et Françoise Sullivan. Les contribution varient depuis Claude Gauvreau qui, avec Maurice Perron et Marcel Barbeau, imprime le manifeste. Après un bref essai de Bruno Cormier, on retrouve une proclamation de Fernand Leduc en passant par le compte rendu d’une conférence de Françoise Sullivan, La danse et l’espoir, et une pièce de théâtre de Claude Gauvreau. La couverture est illustrée par une aquarelle de Jean-Paul Riopelle.

 

Le manifeste a l’effet d’une bombe dans le Québec sclérosé d’alors. Une chasse aux sorcières s’engage, le mouvement automatiste est dénigré et les signataires du Refus global dénoncés et pourchassés par les autorités. Borduas réussit tant bien que mal à produire et à exposer ses œuvres. Il perd toutefois son emploi à l’Ecole du meuble de Montréal, vit un divorce, vend sa résidence et quitte le Québec, à l’instar de plusieurs signataires du manifeste.

 

Installé à New York en avril 1953, ses œuvres prolifèrent et sont reconnues par des galeries prestigieuses. A l’été 1954, il expose à la Biennale de Venise. L’aventure new-yorkaise permet à Borduas de côtoyer des géants de l’expressionnisme abstrait américain tels Jackson Pollock et Franz Kline et de maintenir sa progression. Le fondateur du mouvement automatiste québécois confirme son appartenance aux nouveaux courants internationaux de l’art abstrait. New-York continue de célébrer Borduas même après son départ pour Paris en 1955. Londres, Genève, Cologne et même Montréal présentent ses œuvres.

 

Paul-Emile Borduas meurt subitement à Paris le 22 février 1960. Son héritage est colossal. Les musées et les collectionneurs s’arrachent les tableaux automatistes. Un musée de la région de Toronto, la Varley Art Gallery , présente actuellement The Automatist Revolution Montreal 1941-1960, la plus imposante rétrospective hors-Québec de tous les temps, un hommage qui suivra, en mars prochain, en sol américain, au Abright Knox Art Gallery de Buffalo. Le Refus global est une véritable référence historique, sociale et politique au Québec.

D’aucuns le considèrent comme le texte bâtisseur du Québec moderne, le germe social de la Révolution tranquille.

 

Depuis 1977, le Prix du Québec dans les domaines des arts visuels, des métiers d’art, de l’architecture et du design se nomme le Prix Paul-Emile-Borduas. En 1998, le Prix Condorcet fut attribué à tous les signataires du Refus global.

 

 

 

Les conférences:               Animateur : Me Marc Bellemare

 

Paul-Emile Borduas, mon ami mon mentor

Par Madame Françoise Sullivan

Vendredi le 19 février 2010, 19h.

 

A peine un an après son inscription à l’Ecole des Beaux-arts de Montréal, Françoise Sullivan assiste à la naissance di mouvement automatiste de Borduas. Elle rencontre le peintre en 1943 et quitte pour New-York en 1945-1956 pour une formation en danse moderne. Elle décrit sa conception innovatrice de la danse dans le texte La danse et l’espoir qui sera intégré au manifeste Refus global qu’elle cosignera avec Borduas en août 1948. Elle n’est âgée alors que de 23 ans.

 

En 1949, elle épouse le peintre Paterson Ewen avec qui elle aura quatre garçons. En 1963, elle reçoit le Prix du Québec en sculpturepour l’œuvre Chute concentrique. En 1987, elle reçoit le Prix Paul-Emile-Borduas pour son œuvre de danseuse, chorégraphe, peintre et sculpteure. En 2000, elle reçoit un doctorat honorifique de l’Université du Québec à Montréal. En 2001, elle est nommée membre de l’Ordre du Canada. En 2003, le Musée des Beaux-arts de Montréal lui consacre une vaste rétrospective.

 

Actuellement, à Toronto et à Buffalo, la rétrospective The Automatist Revolution Montréal 1941-1960 lui accorde une place de choix en explorant le volet automatiste de la danse. En septembre 2009, Françoise Sullivan est chaleureusement applaudie par le public de Québec lors de la lecture d’un extrait du Refus global à l’occasion de l’événement Le moulin à paroles, présenté en commémoration du 250ième anniversaire de la bataille des Plaines d’Abraham.

 

Depuis 1977, Françoise Sullivan enseigne au département des arts visuels et de la danse à l’Université Concordia.

 

 

Paul-Emile Borduas, mon maître à penser.

Par Monsieur Marcel Barbeau

Dimanche le 21 février 2010, 14h.

 

 

Figure majeure de l’art canadien moderne, Marcel Barbeau a produit une oeuvre immense qui s’échelonne sur près de soixante-dix ans. Cette dernière, principalement dédiée à la peinture mais aussi à la sculpture, à l’estampe, au dessin, au collage, à la photographie et à la performance, a été largement exposée à travers le pays comme à l’étranger, aux Etats-Unis, en Europe et en Afrique du Nord.

 

Pionnier de l’abstraction expressionniste au sein du groupe des Automatistes et signataire du manifeste Refus global en 1948, souvent à l’avant-garde de l’art international, il n’a jamais cessé d’explorer l’univers visuel comme peintre, sculpteur et dessinateur. Il a ainsi abordé presque toutes les disciplines des arts visuels. C’est d’abord avec Paul-Émile Borduas, son professeur de dessin à l’École du Meuble de Montréal et son maître à penser que Marcel Barbeau a découvert  les arts visuels et développé son désir de repousser sans cesse les frontières esthétiques, à se donner constamment de nouveaux défis.

 

Encore très actif puisqu’il prépare actuellement une exposition solo qu’il présentera en avril à la Winsor Gallery de Vancouver, il partagera avec le public, à l’invitation du Club des collectionneurs en arts visuels de Québec, sa connaissance intime de celui qui fut son maître, puis son compagnon durant cette période cruciale de  l’émergence du Québec moderne qu’on associe désormais largement  à celle du mouvement automatiste. Marcel Barbeau partagera aussi les souvenirs de sa découverte de l’œuvre de Borduas et son admiration pour le peintre.

 

 

Borduas, le cri pour la modernité.

Par Madame Ninon Gauthier

Lundi le 22 février 2010 à 19h00

 

Critique d’art, sociologue de l’art et historienne de l’art, Madame Ninon Gauthier s’est fait connaître comme spécialiste de l’étude du marché de l’art avant de poursuivre ses études doctorales en histoire de l’art. En 1986, elle a obtenu le National Business Award, patronné par le Toronto Press Club. En 1998, elle a obtenu le Prix d’excellence en journalisme culturel de la Conférence canadienne des arts.

 

Sous la direction de Monsieur Serge Lemoine, alors directeur du Musée D’Orsay, elle a obtenu un doctorat de l’Université de la Sorbonne sous le thème Echos et métamorphoses dans l’oeuvre de Marcel Barbeau (catalogue raisonné des peintures 1944-1971 et des sculptures 1944-2000). Elle collabore régulièrement à plusieurs revues d’arts visuels, telles que Parcours Art et art de vivre, Vie des artset Sculpture Magazine.

 

François-Marc Gagnon, critique d’art et auteur du livre Paul-Emile Borduas (1976) déclarait : « Nous avons une immense créativité au Québec. Le milieu artistique n’est jamais soumis; il est très politisé et conscient qu’il faut changer l’art pour changer la société. Au Québec, c’est de la peinture que vient l’évolution. Dès 1948, Borduas dit « Au diable le goupillon et la tuque !» C’est un véritable cri pour la modernité! »

 

A l’invitation du Club des collectionneurs en arts visuels de Québec, Madame Gauthier nous décrira Paul-Emile Borduas, bien sûr, mais aussi l’héritage laissé par ce bâtisseur du Québec moderne. Que reste-t-il de Borduas, aujourd’hui, cinquante ans après sa mort ? Comment mesurer l’influence de ce géant dans le monde artistique et politique d’aujourd’hui ? Que penser duRefus global et de ses répercussions ? Où le Mouvement automatiste se situe-t-il dans le courant d’Avant-garde internationale ?

 

 

 

 

Pour informations :  M. Marc Bellemare 418 681 1227

M. André Bécot      418 559 6816

 

www.clubdescollectionneursenartsvisuelsdequebec.com

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