L’ART ET LE FISC : UN MARIAGE PAYANT
Samuel Larochelle,collaboration spéciale.
Selon Caroline Renaud, ces mesures fiscales ne sont pratiquement pas connues du grand public. « Les galeries d’art sont très enclines à faire la promotion de ces avantages, afin d’informer d’éventuels acheteurs des déductions d’impôts qui sont offertes. Ce sont des outils qui peuvent les aider à conclure une vente. »
Même son de cloche du côté de Jo-Ann Kane, historienne d’art et conservatrice de la Collection d’œuvres d’art de la Banque Nationale du Canada. « Dans une étude très récente sur la philanthropie culturelle, les chiffres démontraient que seuls 20 % des Québécois se prévalent des mesures incitatives fiscales. Trop peu d’entre eux sont au courant.
Néanmoins, plusieurs entreprises comprennent l’importance d’investir dans les œuvres d’art », ajoute M
Kane, qui est aussi présidente de l’Association des collections d’entreprises. « C’est très bon pour l’environnement dans lequel leurs employés et leurs clients évoluent. Et ça permet à la société de faire la promotion de ses valeurs d’entreprise en se collant sur l’image de marque de sa collection. »Le public est également bien peu conscient de la force économique de l’art, reconnu pour générer un meilleur rendement de l’investissement que la plupart des véhicules financiers connus. « De nombreux investisseurs dans le monde considèrent l’art comme une valeur refuge à ne pas négliger en période de crise économique, rappelle Caroline Renaud. En Europe, il existe des fonds d’investissement qui détiennent des œuvres d’art. Mais à ma connaissance, ça n’existe pas au Québec. C’est un peu comme si ça faisait peur aux investisseurs d’ici. »
Pourtant, quand on compare l’indice boursier du S&P 500 à l’index Mnemosis, qui décortique les encans des 100 dernières années, les chiffres démontrent que les œuvres d’art ont toujours été des valeurs sûres, en particulier lors des périodes de creux économiques.
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