Club des collectionneurs en Arts Visuels de Québec

Invitation : Artistes & Consultations publiques

Hier soir, le 27 février 2025, nous avons participé à une réunion de consultation portant sur l’amélioration des politiques des bibliothèques de la ville de Québec. Cette rencontre a été constructive, notamment en ce qui concerne la proposition de mieux soutenir les artistes en aménageant une salle d’exposition dédiée aux arts visuels dans chaque bibliothèque.

Invitation aux Artistes en ARTS VISUELS et consultation publique pour l’avenir !

Février 2025
Consultation citoyenne sur l’avenir des bibliothèques de la Ville de Québec Équité envers les arts visuels et les artistes

Puisque la ville de Québec procède actuellement à une consultation citoyenne sur l’avenir des bibliothèques, au nom de la communauté des artistes en arts visuels de la ville, nous revendiquons une considération équitable des investissements publics, amenant la mise en place d’espaces d’expositions dédiés aux artistes en arts visuels, toutes démarches confondues et toutes générations confondues, dans les 26 bibliothèques, incluant la mise en place d’une gestion adéquate.

Les bibliothèques sont un lieu vivant du dynamisme culturel, à l’échelle des prêts de documents, d’accès à des activités de médiation culturelle ou de contacts directs avec différents acteurs de la culture d’ici, or, un pan important semble être négligé dans ce malstrom de belles intentions, et je parle ici des lieux d’exposition, d’espaces dédiés à la mise en valeur du travail d’un plus grand nombre de créateurs en arts visuels de la ville de Québec et dans plusieurs démarches existantes.

Il existe bien quelques timides démonstrations d’une volonté de mise en lumière des œuvres d’artistes en arts visuels, par exemple, on peut voir quelques cimaises sur roulettes placées au rez-de-chaussée de la nouvelle bibliothèque Gabrielle-Roy, permettant un bref et discret parcours de découverte. Pourtant, dans le long processus de réaménagement de cette bibliothèque, on y a prévu une salle de spectacle, plusieurs salles multifonctions ou de prestations diverses, une mini salle de cinéma, un espace pour l’informatique et ses apprentissages, un espace famille, une cuisine, un espace horticole et j’en passe, alors qu’aucune salle dédiée à la mise en valeur des artistes en arts visuels n’a été planifiée ? Cela est aberrant. Bien sûr, il y a des œuvres permanentes, celles de la politique du 1%, la très belle murale de Jordi Bonet, le tableau de Gabrielle Roy peint par Jean-Paul Lemieux, les oiseaux de Marcel Jean et quelques autres, mais ces œuvres sont là de façon permanente et les usagers finissent par ne plus les voir car l’aspect ‘’découverte’’ est passé à la dimension ‘’décorative’’.

Les usagers qui fréquentent les bibliothèques sont également ceux qui s’intéressent à l’art et à ses différentes facettes. Si on aborde cette question sur le plan du développement de marchés, on peut dire que les bibliothèques visent la même clientèle que les artistes en arts visuels et je ne parle pas ici du ‘’commerce’’ de l’art, je parle bien de l’intérêt envers l’art et ses créateurs. Comment est-il possible de négliger les innombrables artistes, payeurs de taxes, citoyens de la ville comme tous les autres citoyens, professionnels, parfois de long parcours et dans leur démarche personnelle et surtout, à la recherche de lieux pour montrer leurs œuvres et recevoir, un tant soit peu, une reconnaissance de leur rôle culturel dans une communauté citoyenne pourtant culturellement rayonnante ?

Comme exemple complémentaire et puisqu’il est question d’une prochaine rénovation de la bibliothèque Étienne-Parent dans l’arrondissement de Beauport, permettez-moi un retour sur certains faits constatés dans un passé rapproché. Dans cette bibliothèque, et ce jusque vers 2018, il y avait une très belle et spacieuse salle d’exposition qui portait le nom évocateur de Salle Jean Paul Lemieux. Un riche programme d’expositions permettait la présentation d’œuvres d’artistes de la ville de Québec et parfois de l’extérieur, ainsi qu’au moins une exposition de caractère historique par année. D’ailleurs, le nom de la salle apparaît toujours en façade de l’édifice et la salle existe toujours, physiquement du moins.

La salle était totalement dédiée à la mise en valeur de ce qui y était exposé, mais trois organismes s’en partageaient l’utilisation, selon différents besoins et missions, soit, la Société d’art et d’histoire de Beauport pour le programme des expositions, l’école de musique des Cascades pour leurs concerts occasionnels, toujours présentés les dimanches matin, et la bibliothèque elle-même pour ses besoins en animation et accueil de groupes divers. Ce partage entre les trois organismes était de bon aloi et se passait dans une parfaite entente.

Une grande vitalité était ainsi assurée à ce lieu très fréquenté, non seulement par les usagers de la bibliothèque, mais aussi par les amateurs d’art et par les curieux de découvertes culturelles, sans oublier que l’endroit, qui a existé dès l’ouverture de la bibliothèque en 1995, avait su se créer une réputation enviable et offrait aux artistes en arts visuels la possibilité de présenter des demandes en vue d’éventuellement y exposer. Un programme de + ou – 8 expositions par année y était préparé et les statistiques de fréquentation étaient excellentes, puisqu’il y avait synergie entre 2 instances ciblant les mêmes types d’usagers. N’est-ce pas logique ?

Quelques temps avant de constater la fermeture de cette salle, on a vu se construire l’aréna Marc- Simoneau, comprenant 2 patinoires et au moins un terrain de soccer couvert, en plus d’un nouveau terrain de soccer extérieur, alors qu’il en existait déjà un tout près. Cela se passait sous nos yeux, juste de l’autre côté de l’autoroute et bien sûr, c’est à coup de millions de dollars que ces installations se concrétisaient. Presqu’en même temps, la ville a vu à la construction d’une piscine extérieure, avec parcs et aménagements complémentaires, juste derrière la bibliothèque Étienne-Parent, alors qu’on fermait une salle d’exposition largement utilisée, au succès confirmé et appréciée par la communauté des artistes en arts visuels de la ville de Québec. Cherchez l’erreur.

Comprenons bien ici qu’il ne s’agit pas de placer en opposition les activités sportives et ses infrastructures. Nous convenons tous que l’activité physique et l’accès à ces activités soient importantes pour les familles et la génération montante, non, la question ici en est une de simple équité. Comment se fait-il qu’on ne pense pas aux nombreux créateurs en arts visuels et à l’accès à un plus grand nombre de lieux de mise en valeur, dédiés, exclusifs, accessibles, dans ces endroits qu’on dit culturels et universels que sont les bibliothèques ?

Nous remercions les conseillers et les gestionnaires pour l’attention portée à nos demandes. La vitalité culturelle de la ville n’en sera que plus riche et connectée au dynamisme existant en arts visuels.

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