Antoine Dumas est décédé…
Extrait d’un texte de Claude Cossette…
Un peu comme Magritte il était
<< un homme de réflexion qui communique ses idées par la peinture >>
Né en 1932 au coeur du Vieux-Québec d’un père journaliste et d’une mère issue d’une famille d’imprimeurs, Dumas a toujours été un homme de communication visuelle. Cela se vérifie dans plusieurs de ses images comme dans Dernière édition, Les impressions (1971), Pressier de nuit (1977) ou L’info-énergie(1981). De 13 à 17 ans, Dumas donne un aperçu de sa personnalité opiniâtre, et de son travail minutieux: chaque jour pendant ces cinq années, il réalise une illustration, image synthèse de l’actualité quotidienne, familiale, politique, sociale… qui devient un éphéméride en images. Dès son adolescence, on constate que Dumas était déjà passionné par la lettre. Ses dessins sont identifiés par des scriptes anglaises ou de grandes capitales à empattements. Ses tableaux de notes pour ses étudiants de l’université étaient toujours affichés en belles lettres manuscrites consciencieusement tracées.
Un imagicien passionné
Dumas est profondément un homme d’image. L’image, c’est sa façon d’exprimer ses idées un peu comme Magritte qui n’aimait pas se faire appeler artiste et objectait qu’il était « un homme de réflexion qui communique ses idées par la peinture« . Toute sa vie, Dumas lui aussi, l’a consacrée à « penser en images ». Et l’enseignement a été sa façon à lui d’influencer l’évolution de la société. Certains ont comparé Dumas à Norman Rockwell; les images de Dumas sont encore plus construites. Ou aux dessins de Ronald Searles; les images de Dumas s’élaborent davantage par surfaces. Ou aux affiches de Cassandre; les images de Dumas sont moins schématiques.
À partir de l’année de son diplôme en 1958, Dumas mène concurremment deux carrières, celle d’artiste peintre et celle de graphiste illustrateur. Comme graphiste, Dumas travaille d’abord dans la plus grande agence de publicité de Québec, Payeur Publicité. Puis il s’établit à son compte alors qu’il travaille très activement comme illustrateur: ainsi, en 1966-67, il publie coup sur coup deux manuels de catéchisme qui contiennent pas moins de 37 illustrations -sujet délicat s’il en est un.
Comme artiste, Dumas expose d’abord en 1964 en groupe avec Paul Lacroix, Michel Parent et Bernard Drouin à la Galerie Zanettin qui était alors la galerie de prestige à Québec. En 1968, Zanettin le convainc d’une première solo. En 1973, le Musée du Québec lui ouvre les portes pour une exposition itinérante à propos de laquelle Robert Leclerc du Carnet arts et lettres de Radio-Canada dit: « Exposition passionnante où le snobisme actuel voulant reléguer aux oubliettes une telle peinture trouverait son compte à venir se retremper aux sources. »
Et c’est ainsi que Dumas, au fil des années, mène son petit bonhomme de chemin. Citons quelques unes de ces réalisations: en 1974, Le pee-wee est publié par l’UNICEF; à partir de 1976, il crée trois timbres pour la Société des postes; en 1977, Art global publie un Kamouraska d’Anne Hébert avec 10 images originales de Dumas, une reliure de Pierre Ouvrard… De nombreux journaux et périodiques ont publié des articles élogieux sur l’oeuvre d’Antoine Dumas. En 1983, les Éditions Stanké lancent un volumineux ouvrage de Roland Bourneuf sur l’homme et son oeuvre; en 1989, les Éditions Madeleine Lacerte récidivent avec un texte de Laurent Laplante…….
( Extrait du texte de Claude Cossette Hommage à Antoine Dumas…..)
- Art Contemporain
- Louise Renaud : Un phare de la Grande Noirceur s’éteint…